C’est avec beaucoup d’émotion que Marc Médine a rendu visite à Edmonde BASSET le mercredi 15 janvier à la maison de retraite à Guînes. Le Maire est venus lui faire une visite de sympathie et lui offrir un joli bouquet de fleurs pour fêter ses 102 ans.
Il a aussi profié de l'occasion pour présenter ses voeux aux résidents ainsi qu'à l'ensemble du personnel.
Edmonde BASSET naquit le 10 janvier 1912 à Marck, d’un papa facteur et d’une maman raccommodeuse en dentelle. Dans ce qui était encore un village à cette époque, elle suivit une scolarité exemplaire, se distinguant particulièrement en grammaire et en orthographe, calcul et géographie.
Elle obtint avec brio le certificat d’études à 12 ans, avec une mention « très bien » qui récompensait un remarquable travail et lui valut de vives félicitations.
Faute de pouvoir accéder à l’enseignement secondaire, mais énergique et volontaire, elle décida de suivre des cours du soir afin d’apprendre la sténo dactylo ainsi que l’anglais, tout en commençant à travailler (à 13 ans !) comme ouvrière dans diverses fabriques de tulle.
Elle réussit ensuite à trouver un emploi dans une banque et c’est là qu’elle rencontra Georges DUMONT qui devint l’homme de sa vie.
Puis elle fut embauchée chez Brampton. Georges et Edmonde se marièrent le 13 mai 1934 juste avant qu’il ne soit licencié, la banque étant absorbée par un autre établissement.
Sa femme fit le maximum pour lui permettre de rentrer chez Brampton et c’est là qu’il accomplit l’essentiel de sa carrière professionnelle, gravissant tous les échelons jusqu’à devenir Chef du personnel de l’usine calaisienne, puis de tout le groupe français, ce qui l’amena à beaucoup voyager pour les affaires.
Au fil du temps, il s’impliqua en outre dans divers organismes, devenant entre autre Président de la CIRNASE ainsi que du comité interprofessionnel du logement et aussi vice-président des médaillés du travail.
Une première naissance vint en août 1935 couronner leur union, mais Edmonde arrêta définitivement de travailler dix-huit mois plus tard pour se consacrer à son fils gravement malade. Elle devint une « femme au foyer » exemplaire, déployant toutes ses connaissances et notamment ses talents culinaires au service de sa famille qui s’enrichit d’une fille en juin 1939 à la veille de la déclaration de guerre.
Georges dut partir. Il fut blessé et fait prisonnier, mais put passer en zone libre avec quelques amis et grâce à l’aide efficace d’un aumônier. Il réussit enfin à revenir à Calais et la vie reprit son cours.
La famille s’agrandit encore de 3 enfants et les années qui suivirent furent émaillées des évènements qui rythment l’existence : communion des enfants, les mariages de 4 d’entre eux, les noces d’or des parents d’Edmonde en 1959 et la médaille d’argent de Georges en 1969 pour 25 ans de travail chez Brampton, le décès du père d’Edmonde en 1963 des suites d’une longue maladie à presque 80 ans, puis de sa mère en 1971 alors qu’elle allait sur ses 90 ans.
Mais ce fut surtout en 1975 la disparition brutale de son mari, gravement malade et opéré en urgence, à 64, ans, 10 mois avant son départ en la retraite qui la marqua profondément.
Elle demeura pendant 30 ans en la seule compagnie de son fils aîné avant d’intégrer la résidence de la Haute Porte le 6 avril 2001 où elle coule désormais selon la formule consacrée, des jours heureux.
Elle a donc eu 5 enfants, dont le plus jeune est malheureusement décédé il y a bientôt 2 ans à 61 ans seulement. Elle a 8 petits-enfants et 8 arrière-petits-enfants. Elle avait aussi 1 frère, de 11 ans son cadet, décédé depuis 18 mois.
Que dire encore, sinon qu’elle avait une très jolie voix, aimait chanter et se passionnait pour l’art lyrique, allant fréquemment écouter opérettes et opéras au théâtre municipal. Sa famille est fière de pourvoir aujourd’hui l’honore comme il se doit à l’occasion de ses 102 ans.